Si les années 90 rencontraient l’ère des réseaux sociaux

Un saut dans le futur qui donne le tournis

Voyage temporel et choc culturel : Vous êtes tranquillement en train de siroter votre Coca dans votre chambre d’ado, entouré de posters de Kurt Cobain et de vos CD et cassettes audio soigneusement rangés. Votre walkman est posé sur votre lit à motif tie-dye, et vous vous apprêtez à aller louer un film au vidéoclub du coin. Soudain, un éclair, un bruit sourd, et vous voilà propulsé en 2025.

Une variété de Kevin !

Bienvenue dans le futur, mon pote des nineties ! C’est exactement ce qui est arrivé à Kevin (prononcez Keu-vain), 19 ans en 1995, fan inconditionnel de Nirvana et accro aux jeux vidéo sur sa Playstation 1. Le pauvre gars s’est retrouvé catapulté dans notre époque sans mode d’emploi et avec des francs dans la poche. Autant vous dire que le choc a été brutal.

Premier contact avec le futur : « WTF ? »

Kevin débarque donc en plein centre-ville, complètement paumé. La première chose qui le frappe ? Tout le monde a le nez collé à un petit rectangle lumineux. Il se dit d’abord que c’est une épidémie de myopie qui a frappé la planète. Quand il demande à une passante ou se trouve la cabine téléphonique la plus proche et ce qu’elle tient dans la main, elle le regarde comme s’il débarquait de Mars. « Bah, c’est mon iPhone 16 Pro Max Ultra 512, tu connais pas ? » Kevin est sur le cul. Dans sa tête, un téléphone, ça sert à appeler, point barre. Pas à regarder des vidéos de chats qui font du skate ou à swiper frénétiquement des photos de gens qu’on connaît pas. Pour la cabine, on repassera…

Une cabine téléphonique en proie du retour de la nature

La découverte des réseaux sociaux : bienvenue dans la matrice

Notre ami des nineties tombe enfin sur un cybercafé (oui, ça existe encore en 2025, pour les nostalgiques). Il s’installe devant un ordi et là, c’est le drame. Il découvre Facebook, Instagram, TikTok, X, et tous leurs petits copains. Kevin est sidéré. Y’a des gens qui aiment ça ? » Il n’en revient pas. Lui qui pensait que le summum de la technologie, c’était le minitel, le voilà confronté à un monde où on peut stalker son ex, liker la photo du chat de sa tante, et partager une vidéo de soi en train de faire une danse ridicule, le tout en moins de 30 secondes !

Feu le minitel

Facebook : le yearbook qui a mal tourné

Kevin, curieux, clique sur une icône bleue avec un « f » bizarre. Il se retrouve sur Facebook et là, c’est le choc. « Attends, je peux voir ce que mangent mes potes au petit-déj ? Et leurs vacances ? Et leurs opinions politiques ? Mais c’est génial ! » s’exclame-t-il, avant de réaliser que peut-être, juste peut-être, il n’avait pas vraiment envie de savoir que son ancien prof de maths était fan de heavy metal et collectionnait les figurines My Little Pony.

C’est sûr pour Kevin c’est l’hallu

X : l’art de la dispute en 280 caractères

Ensuite, Kevin tombe sur X (ex Twitter). C’est un nom bizarre ca X ex Twitter. D’abord c’est qui ce Twitter, l’ex de X ?. Bref, au début, il trouve ça drôle : « C’est comme des mini-SMS publics ! ». Mais très vite, il déchante. Entre les hashtags incompréhensibles, les threads interminables et les gens qui se mettent dessus à propos de tout et n’importe quoi, notre ami des années 90 a l’impression d’être tombé dans une dimension parallèle où tout le monde hurle en même temps. « C’est comme si on avait donné un mégaphone à chaque personne sur Terre, y compris à ceux qui feraient mieux de se taire », soupire-t-il.

Y’en a tellement que je n’ai pas su quoi mettre

Instagram : le royaume du narcissisme en filtres

Quand Kevin découvre Instagram, il croit d’abord à une blague. « Attends, les gens prennent des photos de leur bouffe ? Et de leurs pieds à la plage ? Et ils mettent des filtres pour avoir l’air plus beaux ? Mais c’est quoi ce délire ? » Il essaie de poster une photo, mais sans filtre et sans hashtag, elle se perd dans les méandres de l’algorithme.  Kevin débarque à pieds joints dans l’ère du paraitre !

Le selfie : l’art de se photographier soi-même (parce que pourquoi pas)

Kevin observe, médusé, une bande d’ados en train de faire des grimaces devant leur téléphone. Il croit d’abord à une crise d’épilepsie collective, mais non. On lui explique que c’est un « selfie« . Le concept le laisse perplexe. « Donc, au lieu de demander à quelqu’un de vous prendre en photo, vous vous prenez vous-même ? Et vous faites ça 50 fois par jour ? Mais vous avez pas autre chose à foutre ? » Kevin a du mal à comprendre l’intérêt de documenter chaque seconde de sa vie, surtout quand on a une tête aussi banale que la sienne (ses mots, pas les miens).

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Le selfie ayant été le plus repartagé de tous les temps, lors de la cérémonie des Oscars en 2014

Le règne du food porn : quand manger devient un acte public

Mais le choc ultime, c’est quand Kevin entre dans un restaurant. Avant même que les plats n’arrivent, il voit tout le monde dégainer son téléphone. « Y’a une alerte à la bombe ou quoi ? » demande-t-il, inquiet. On lui explique alors le concept du « food porn » et des « selfoods ». Les gens prennent en photo leur repas avant de le manger, pour le partager sur les réseaux sociaux. Kev est consterné. « Donc maintenant, avant de bouffer, faut faire une séance photo ? Et les gens aiment voir la bouffe des autres ? Mais c’est n’importe quoi ! » Il ne peut s’empêcher de penser à toutes ces fois où il a mangé un kebab dégoulinant à 3h du mat’, et se dit que ça, au moins, ça méritait pas une photo.

Foodporn !

Les sites de rencontres : le grand n’importe quoi selon Kevin

Notre héros des années 90 tomberait littéralement de sa chaise en découvrant l’univers des sites de rencontres. Tinder, Bumble et consorts lui apparaîtraient comme un bordel numérique complètement délirant où l’amour se négocie en quelques secondes et quelques pixels. Lui qui draguait au bar avec son charisme et ses répliques calibrées, se retrouverait face à un système où ton potentiel de séduction se résume à six photos retouchées et deux phrases aussi creuses qu’un tube de dentifrice vide. « Vous appelez ça draguer ? C’est une blague ? » s’écrierait-il, regardant les gens faire des micro-mouvements du pouce pour décider du destin amoureux de quelqu’un.

En plein swipe…. Ca n’a pas l’air de bien marcher…

Pour Kevin, habitué aux rencontres organiques, ces applications ressembleraient à un catalogue humain où l’on choisirait un partenaire comme on sélectionne une paire de chaussettes. L’algorithme (qui ca ?) serait devenu le nouveau Cupidon, transformant le romantisme en simple équation mathématique. Son verdict final ? « La drague, c’était un art. Maintenant, c’est un logiciel de tri. »

L’hypercommunication ou quand le silence devient suspect

Kevin réalise vite que dans ce nouveau monde, être déconnecté, c’est presque un crime. Il voit des couples au restaurant, chacun sur son téléphone, communiquant par messages alors qu’ils sont face à face. Il entend des gens parler de leur « detox digitale » comme si c’était une cure de désintoxication. « Attends, vous êtes tellement accros à vos écrans que vous devez faire une pause comme si c’était de la drogue ? » s’étonne-t-il. Le concept même de ne pas être joignable 24/7 semble être devenu une hérésie. Kevin repense avec nostalgie à l’époque où, quand on sortait de chez soi, on était vraiment… dehors.

Les influenceurs : quand n’importe qui devient une star (ou presque)

On lui parle ensuite des « influenceurs ». Kevin croit d’abord qu’il s’agit d’une nouvelle secte. Mais non, ce sont juste des gens qui gagnent leur vie en postant des photos d’eux en train de boire du thé détox ou de faire du yoga sur une plage paradisiaque. « Donc, ces gens-là sont payés pour… vivre leur vie ? Et les gens les suivent ? Mais pourquoi ? » Kevin n’en revient pas. Lui qui galérait à trouver un job d’été, il réalise qu’il aurait pu devenir millionnaire juste en postant des photos de ses soirées pizza-bière devant Alerte à Malibu.

La dictature du like : l’approbation devient une drogue

Kevin remarque vite que tout tourne autour du « like« . Les gens semblent obsédés par ces petits pouces bleus ou ces cœurs rouges. Il voit des ados supprimer une photo parce qu’elle n’a pas eu assez de likes en 10 minutes. « C’est quoi ce délire ? Votre estime de vous dépend de combien de gens cliquent sur un bouton ? » Il se souvient de l’époque où la seule validation dont il avait besoin, c’était le hochement de tête approbateur de son pote quand il réussissait un flip en skate.

Ce n’est pas Facebook qui a inventé le like, mais FriendFeed, en octobre 2007

Quand le passé devient tendance

Kevin, notre voyageur temporel des années 90, se retrouve soudain propulsé au rang d’icône fashion malgré lui. Son look d’époque, qu’il croyait dépassé, est devenu l’objet de toutes les convoitises en 2025. Les jeunes branchés s’arrachent les pièces vintage qui composent sa garde-robe quotidienne, transformant notre héros en véritable référence stylistique.

Ses vieux jeans délavés, autrefois considérés comme usés, sont maintenant perçus comme des trésors de l’authenticité denim. Ses chemises à carreaux, jadis symboles du grunge décontracté, sont désormais portées comme des pièces de collection par les hipsters en quête de cool attitude. Sa collection de vinyles, qu’il pensait obsolète à l’ère du streaming, est devenue l’objet de toutes les attentions des audiophiles nostalgiques. Et je ne parle même pas de son appareil photo argentique…

L’ironie de la situation n’échappe pas à notre héros, qui s’exclame avec un brin de sarcasme : « Tu veux dire que ma vieille Game Boy vaut maintenant une fortune ? Et que les gens payent pour avoir l’air aussi ringard que moi en 1995 ? ». Ce phénomène de résurgence des styles passés n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur particulière avec le retour en force des années 90. Les marques de mode capitalisent sur cette tendance, rééditant des modèles emblématiques et collaborant avec des icônes de l’époque pour créer des collections capsules qui font fureur.

Gratifiant ET déconcertant.

S’adapter ou mourir (ou au moins, avoir l’air ridicule)

Finalement, notre voyageur temporel n’a d’autre choix que de s’adapter. Il crée à contrecœur ses comptes sur les réseaux sociaux, apprend à faire des selfies sans se couper la tête, et poste même une photo de ses Chocapics. Il réalise que sous le vernis de la superficialité, ces nouvelles technologies ont aussi leurs bons côtés. Il peut maintenant parler en vidéo avec sa grand-mère qui vit à l’autre bout du pays, trouver en deux clics la réponse à n’importe quelle question, et même commander une pizza sans avoir à parler à un humain.

Kevin comprend que chaque époque a ses travers et ses avantages. Il se dit que dans le fond, que ce soit en 1995 ou en 2025, l’important c’est de garder son sens critique et son humour. Et puis, qui sait, peut-être qu’un jour il retournera dans les années 90 et pourra raconter à ses potes comment dans le futur, les gens passent leur temps à photographier leur bouffe et à parler à leur montre. Ils ne le croiront jamais, mais au moins, ça fera une bonne histoire à raconter autour d’une bière. Sans la prendre en photo, bien sûr.

Sur ce je vous laisse, j’ai un article à poster…